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Just some Boring Shit_
11 novembre 2008

Redux_

Nuit froide envie de dormir.Taxi at 3 A.M Raven's spot. Deux sourires et un billet pour fumer dans l'intérieur cuir. Déjà vu ça quelque part, et c'est pas flatteur. K. qui trépigne dans sa robe rose fluo moche façon damier so marc J mais très frippes en vrai. Parait qu'il y aura tout l'monde. Regard perplexe du mec qui en a rien foutre. Elle facebook à la vitesse de la lumière sur son BlackBerry des têtes de gens trois fois notre âge, de mecs looks carréments piqués sur Nylon, des pouffes habillés comme dans une charleston academy et dans le tas  O. Ah oui c'est vrai que je me dis, comme si j'avais déjà pas assez de problèmes comme ça faut qu'il soit là, lui et son nouvel appart-copain sorti du kinder garden- et son sourire cadeau. Le taxi qui glisse sur l'asphalte lance des flashing lights dans la nuit liquide. J'arrête pas de lancer des oeillades effrayés à mes boots et mon look carrément pas approprié. L'impression d'avoir volé des fringues à un bucheron canadien 3 fois plus grand que moi, sauté dans le slim pants de ma petite soeur et trébuché sur des boots garage.
" K. passe moi ton blazer et dis pas que c'est pas ma taille t'as les épaules de Ian Thorp" " YOU BITCH !!" " Yeah I Care"

Le taxi qui s'arrête en slo mo devant un portail immense, les yeux ouverts à l'extrême le souffle court. Créer l'énergie en deux secondes chrono pour suinter le fame et le beautiful. K. attrape ma main et m'entraîne dans son rire hystérique en courant vers la sortie. Pas le temps de savoir si le taxi est payé, le clac clac moite des shoes sur les dalles, les lèvres sur sa carotide excitée, mes cheveux dans ses yeux, l'étalage de khôl sur les joues. Avalés en pack de deux pour un, compressés tout crus par l'idée de la foule électrique et brumeuse qui frémit au loin. Accueillis en plein "HOT GIRL/SO SWEET AND SOUR/ SO CHIC AND DIRTY, BABY" et déjà séparés et inconnus en deux clopes et un mètre de téquila frappées.

SMS : M. je sais que t'es là. Meet me sous la véranda dans 20 min. O. bizz

Je traine mon corps par terre en suivant les riffs de guitares acides rippant mes hanches dans un"SO CHIC AND DIRTY, BABY/YOU GOT ME ON MY KNEES/ HOT GIRL" Un apprenti cobrasnake, habillé en rien du tout, avec une tête à réveiller mon envie de gerber shoote les plantes et les gloussantes charleston girls qui ont sans aucun doute eu un prix de gros sur les richelieux vernies. Des gens se courrent après un peu partout c'qui me fait dire que la kissing guerrilla est de retour et qu'il faut que j'me bouge de là rapidos. Comme ça que j'avais fini la langue carbonisée sur un glaçon feuille de menthe lui même dans la bouche pleine d'un mec de passage dont j'ai perdu le numéro deux secondes plus tard par inadvertance.

Bouteille à la main, O. suivi de monsieur mon pire cauchemar fume des clopes sous la veranda. " Hey M. t'es là. J'suis super content de te.." "You touched me/touched my skin/You kissed me/kissed my thing" "oui voilà, c'est le genre de trucs que je fais, enfin euh il faitch non ?, j'veux dire il fait chaud non ?, tu trouves pas qu'il fait chaud ? j'vais aller me chercher un verre" " mais Il est encore plein" "...". O. est beau. O est gentil. O. ne m'a même pas vu la couleur de mon slip. O. croit que je devrais aimer A. et tout oublier. O. me donne envie de hurler. O m'intéresse carrément pas même quand il me parle de son ado de copain et ça me désespère. "You brought me/brought me in/You taught me pretty thing/You and him" Assis en face de monsieur mon pire cauchemar, Xa et S. en plein crépage de chignon sur pourquoi Peaches Geldof est une conne ou pas et que divorce ou pas Max drummey devrait savoir, ou pas, qu'elle a la même tête que E.T avec une capote sur la tête, A. pose ses fesses sur les genoux d'un mec qui ressemble à rien et qui pourrait être son ancêtre. C'est son genre en ce moment, le type qui tombe en plis de rideaux, qui a pas de charme mais du compte en banque à gogo. Environ deux pipes molles par semaines parait que ça paie le loyer et remonte l'égo comme elle dit, un peu comme guérir le cancer. Mais tout le monde s'en fout et puis tu fais chier avec ton néo slim de merde. Castelabajac ou pas tu ressembles à rien. " Tu as dit quelque chose ?" "..."

Le 'tout le monde' qui gravite sur pile dans la piste au son des verres brisés. Ca sent la fin de la saison, le froid qui électrocute pour mieux s'éteindre avant l'hibernation. 'Tout l'monde' devient barjo à essayer de faire un truc dingue histoire de marquer le hall of fame des nights. Du coup t'as les couples qui baisent pour la postérité se filmant au cas où on les verrait pas ensuite sur facebook, les piliers qui font un marathon de la vinouze dégueulasse snobant les magnums à deux plaques et les solos qui s'appliquent à rester seuls et tristes, parce que bien sur les solos sont tristes et dépressifs et écoutent du lara fabian. Chacun dans son rôle parce qu'on est trop radasse pour s'impliquer en quoique ce soit. Assis sur le bord de la piscine les pieds aux dessus de l'eau froide j'tape la discute à Xa qui a apprécie pas trop que les Red blood shoes n'aient pas validés sa playlist pour le concert, comme quoi même les crystals étaient plus sympa, j'veux dire enfin tu veux dire sympa comme dans t'aurais bien voulu te taper le mec non ? QUOI ? mais reviens quoi qu'est ce que j'ai encore dit.

Time for King Of Leon. Envie de pisser et toilettes pleines depuis des plombes. La tension passée ne reste que les limaces engluant paresseusement les canapés. Monsieur-mon-pire-cauchemar qui me frotte le nez comme si j'avais oublié qu'il m'avait vendu à son dealer pour 1G la dernière fois qu'on s'est vu. Et là il me parle comme si ,j'sais pas, on était comme avant, lui et moi, comme il y a trois ans. Quand on se disait des trucs à l'oreille assis sur les toits de la baule. Il sourit déjà à quelqu'un d'autre et il ne le sait pas. C'est con qu'il n'ai pas tourné la page. Dans son monde à lui, tout le monde se plie et danse autour de lui. Dans son monde à lui les gens ont les os creux et se colorent aux grés de ses pilules de mauvaise qualité. Dans son monde à lui, me voir la tête pleine de morve les pans retroussés par des mains inconnues c'est une façon de me montrer que j'existe pour lui.

Trois ans que j'en fait plus partie et plus un regret. Le souvenir triste de cette nuit blanche à baiser avec tout le monde sauf avec nous même. Il me parle de ses embrouilles avec la dope et de son nouveau goût pour ce qu'il n'a pas encore essayé. Parait que je peux le comprendre, moi, son petit chaperon au bonnet péruvien, parait que je peux le comprendre et j'en ai salement envie, de le comprendre à nouveau. Même à cette heure ci, même avec mon histoire bancale avec A. et ma fuite en avant vers la vie des gens, y a des trucs comme ça qui taperont toujours sur la table pour montrer qu'ils sont là. J'me souviens encore de quand ça avait pas dérapé aussi ugly, ces jours à trainer assis sur le parquet miroir de sa chambre, à suivre la carte de la poudre blanche loin à l'échelle internationale. Son départ pour Monte video, les cris de sa mère qu'il avait pas vu depuis ses 9 ans, mon refus de capter qu'on allait droit dans le mur. Amis pour la vie ou pas. Deux jours à faire la grue devant sa chambre, deux jours avant que la roue tourne pour moi aussi. Qu'on me rase le crâne et que je prenne la fuite, moi sans lui et la mémoire en moins.

Dans le taxi enfumé du retour couché sur les genoux de K. j'arrache ma peau à coups d'ongles, creuse des sillons roses sur ma peau. Je sais qu'il sera pas là pour gueuler après moi, je sais qu'il n'est plus rien qu'un fantôme qui tourne en boucle sur un vieux titre de Dylan. I'm not there qu'il a laissé en gros sur ma tronche. Deux minutes pour vérifier que j'ai bien oublié son numéro de téléphone. Arrivé à la place du corbeau,  je prends quelques minutes le temps de rêver un peu, clope au bec assis sur le trottoir humide. Quelque minutes pour remettre le bon titre sur mon I Pod. "Driven by the strangled vein/ Showing no mercy, I do it again/ You keep on crying baby, I'll bleed you dry" La musique n'est plus la même. Même vu sous cet angle c'est la fin de la saison.

" Qui a besoin de dignité quand il y a autant à cacher K . ?"  " Toi ?"

On a vu : An. lancer des pierres sur les cygnes du lac de genève. Ca. De retour seule de Bilbao. Pa. Faire une pipe à un inconnu dans une voiture en double file. A. et M. éméchés dans un resto près des quais. J. Flirter allégrement avec un inconnu au cinéma des Halles. P. Grapiller des points "fame" sans comprendre qu'il est pris pour un plouc. B et F parler à coeur ouvert sur la terrasse de l'opéra.

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Commentaires
B
@ DramaQueen : Hello boi, merci et encore merci d'avoir ramassé mon sac et mon blazer par terre en sortant du bar la dernière fois !<br /> @_Chloé : dslé ton premier com a été avalé par un saleté de bug de canalblog ! hahaha canalblog don't love me. Et puis se lamenter ça je sais faire aussi :s<br /> @ Chandler : Thank you !! Brillant je ne sais pas, mais intéressante impression que tu as là.
_
Il faut dire que j'ai surtout du courage, sinon je me lamente sur mon sort. Pauvre ado de merde que je suis
C
Gossip Boy,<br /> je ne me lasse jamais de te lire! <br /> C'est toujours brillant! J'ai l'impression que tu écris avec un rasoir, tellement ça tranche mon coeur!
D
J'aime*<br /> Quel abrutit je peux être des fois.
D
J'ai vraiment comme tu écris, et je te souhaite une très bonne soirée. Au plaisirs de te revoir : D
Just some Boring Shit_
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